Les luttes fécondes

Catherine Dorion (2017), Les luttes fécondes, Montréal, Atelier 10, 109 p.

Ma benjamine, étudiante à la maîtrise en études littéraires, a beaucoup aimé ce livre et elle s'y est reconnue. Raison suffisante pour m'inciter à le lire à mon tour. Catherine Dorion (source de la photo: Catherine Genest, Voir) est comédienne, politologue et politicienne. Femme engagée, femme de coeur et de conviction, femme de sa génération, dans le sens le plus noble du terme. Elle a été découverte comme candidate d'Option nationale aux élections générales de 2012 et de 2014. Elle sera fort probablement candidate pour Québec solidaire dans Taschereau aux élections d'octobre 2018 (l'investiture n'a pas été tenue encore). Et il est aussi fort probable qu'elle obtienne plus de 20% des votes. Elle aura le mien, sans l'ombre d'un doute (ma résidence principale est dans Taschereau). Un vote enthousiaste, comme cela m'est arrivé peu souvent depuis ma majorité acquise en 1976. La seule et unique fois que j'ai voté pour le PQ, c'était en novembre 1976, et on devine pourquoi.

J'étais aussi enthousiaste quand j'ai voté pour moi en 2003, candidat de l'Union des Forces Progressistes (UFP), ancêtre de Québec solidaire, dans Chutes-de-la-Chaudière. J'ai retrouvé ce communiqué de presse que j'ai écrit alors, sur la marchandisation de l'éducation: "Ainsi et seulement ainsi, le système d’éducation remplira le rôle qu’il doit jouer dans une société démocratique: celui de former non seulement des travailleurs et des travailleuses, mais surtout des hommes et des femmes libres et responsables qui construiront leur destin solidairement avec les Autres et avec la Terre". Belle fougue politique, que je suis content d'avoir connue dans ma quarantaine, et qui m'a quittée depuis. Pas à cause de l'âge, mais plutôt par pragmatisme.

Le livre de Catherine Dorion propose de courts chapitres qui se lisent tout seul. "Nous sommes pris dans un monde de solitudes, mais il y a dans nos veines une énergie qui cherche à nous redonner les uns aux autres. À transformer la discontinuité en continuité, les petits points isolés en étendue" (endos du livre). "Militer = exciter" (p. 59) écrit-elle, en substance. C'est beau, charnel et profond. Idéaliste aussi, mais les idéalistes sont ceux et celles qui ont des idées et des idéaux.

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