60% des intentions de vote pour Véronique Hivon dans Joliette? Sérieusement?
C'est ce que révèle un sondage interne du PQ réalisé par la firme Répère Communication dont La Presse fait état ce matin. Aucun rapport de sondage associé à ce résultat n'a été rendu public (à ce moment-ci), ni de déclinaison précise de la méthodologie utilisée. Ce sondage rend compte aussi d'une victoire possible de Jean-François Lisée dans Rosemont (avec 35% des voix) devant son adversaire solidaire Vincent Marissal (à 26%).
La firme Repère communications est peu connue: à ma connaissance, c'est en 2016 la dernière fois qu'elle a fait la manchette des grands quotidiens lorsqu'elle rendait compte que 74% des péquistes et 61% des solidaires étaient d'accord avec une alliance PQ-QS. Ce sondage avait été commandé par l’équipe de Jean-François Lisée durant sa course à la chefferie du PQ.
Jean-Marc Léger (tweet du 26 août à 09h43) est d'avis que Repère communications, la firme de sondages du PQ, fait habituellement du bon travail, mais lui et d'autres spécialistes (Claire Durand, Philippe J. Fournier) s'entendent sur le fait que le rapport du sondage doit être rendu public en même temps que ses résultats pour être en mesure de prêter quelque intérêt au sondage. Le fait que le sondage ait été rendu public un dimanche matin rend difficile l'exercice de vérification de la méthodologie (mais ce n'est sans doute pas là un hasard, à mon avis).
Aussi, pourquoi rendre public un sondage interne (le propre d'un sondage interne est justement son caractère interne)? La CAQ s'est aussi livré à pareil exercice dans Jean-Lesage pour mettre en évidence que la candidate libérale Gertrude Bourdon était en 3e place à 18% derrière la caquiste à 25% et le solidaire à 21% (QS a d'ailleurs spinné ces résultats du sondage interne de la CAQ, cadeau pour Sol Zanetti). Les partis souhaitent ainsi transformer les résultats du sondage en prophéties autoréalisatrices (ça peut fonctionner quand les écarts entre les candidat.es ne sont pas trop grands, et c'était aussi le souhait de Jean-François Lisée en 2016: promouvoir cette possible alliance auprès des sympathisants PQ et QS). En outre, pourquoi La Presse reprend aujourd'hui les résultats de ce sondage et en fait une nouvelle sans dimension critique? Seul le journal peut répondre à cette question, et je prévois qu'il le fera dans les prochaines heures.
Cela dit, à ce moment-ci, je fais davantage confiance à la méthodologie utilisée par Philippe J. Fournier de Qc125, avec tous les bémols que les exercices du genre supposent: les sondages rendent compte de tendances, les marges d'erreur sont très grandes et ils ne reflètent que très partiellement la réalité à un moment donné. Cela dit, dans le contexte de la circonscription de Joliette, nous observons plutôt une chaude lutte à deux entre Véronique Hivon du PQ et François St-Louis de la CAQ. La lutte est chaude aussi dans Rosemont alors que QS, le PQ et la CAQ sont susceptibles de recueillir chacun plus de 25% des suffrages.
Mise à jour: Vers 11h00, le journaliste de La Presse a ajouté un paragraphe à son article, reprenant les tweets de Jean-Marc Léger et de Claire Durand, questionnant "la validité des sondages". Le Journal de Montréal reprend aussi les résultats du sondage, de manière non critique.
La firme Repère communications est peu connue: à ma connaissance, c'est en 2016 la dernière fois qu'elle a fait la manchette des grands quotidiens lorsqu'elle rendait compte que 74% des péquistes et 61% des solidaires étaient d'accord avec une alliance PQ-QS. Ce sondage avait été commandé par l’équipe de Jean-François Lisée durant sa course à la chefferie du PQ.
Jean-Marc Léger (tweet du 26 août à 09h43) est d'avis que Repère communications, la firme de sondages du PQ, fait habituellement du bon travail, mais lui et d'autres spécialistes (Claire Durand, Philippe J. Fournier) s'entendent sur le fait que le rapport du sondage doit être rendu public en même temps que ses résultats pour être en mesure de prêter quelque intérêt au sondage. Le fait que le sondage ait été rendu public un dimanche matin rend difficile l'exercice de vérification de la méthodologie (mais ce n'est sans doute pas là un hasard, à mon avis).
Aussi, pourquoi rendre public un sondage interne (le propre d'un sondage interne est justement son caractère interne)? La CAQ s'est aussi livré à pareil exercice dans Jean-Lesage pour mettre en évidence que la candidate libérale Gertrude Bourdon était en 3e place à 18% derrière la caquiste à 25% et le solidaire à 21% (QS a d'ailleurs spinné ces résultats du sondage interne de la CAQ, cadeau pour Sol Zanetti). Les partis souhaitent ainsi transformer les résultats du sondage en prophéties autoréalisatrices (ça peut fonctionner quand les écarts entre les candidat.es ne sont pas trop grands, et c'était aussi le souhait de Jean-François Lisée en 2016: promouvoir cette possible alliance auprès des sympathisants PQ et QS). En outre, pourquoi La Presse reprend aujourd'hui les résultats de ce sondage et en fait une nouvelle sans dimension critique? Seul le journal peut répondre à cette question, et je prévois qu'il le fera dans les prochaines heures.
Mise à jour: Vers 11h00, le journaliste de La Presse a ajouté un paragraphe à son article, reprenant les tweets de Jean-Marc Léger et de Claire Durand, questionnant "la validité des sondages". Le Journal de Montréal reprend aussi les résultats du sondage, de manière non critique.
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